Le président russe, qui n’a pas cédé face aux terroristes, sort renforcé de la crise. Mais le prix de cette démonstration de force pourrait être élevé.
Des centaines de personnes sont toujours retenues en otages dans un théâtre de Moscou par un commando tchétchène. Oublié, le conflit en Tchétchénie réapparaît en plein coeur de la Russie. Une véritable épreuve du feu pour le président russe dont les choix seront déterminants pour son pouvoir et pour l’issue d’une guerre sans fin.
Le commando qui a surgi dans un théâtre moscovite mercredi soir, prenant en otages entre 500 et 700 personnes, en a certes surpris plus d’un. Un événement d’une telle envergure n’a pas de précédent dans la capitale russe. Mais ceux qui suivent de près le conflit entre Russes et Tchétchènes voyaient venir l’orage.
La prise d’otages déclenche un débat sur un conflit jugé jusqu’alors lointain et “périphérique”.
Le président russe a fondé une large part de sa popularité sur son intransigeance en Tchétchénie. Mais sa fermeté n’a pas eu raison de la rébellion sur le terrain. Et la prise d’otages de cette semaine le place devant son échec au coeur même de Moscou, devant la Russie entière.
Le tort des Etats occidentaux qui sont intervenus au Kosovo n’est pas de ne pas le faire en Tchétchénie mais de ne pas dire pourquoi.
ARRET OFFICIEL DES BOMBARDEMENTS JUSQU’AU 12 DECEMBRE 1999. A Alkhan-Iourt, au sud-ouest de Grozny, 23 personnes ont été froidement assassinées lors du ” nettoyage ” du bourg, conquis par les Russes le 1er décembre. Les témoignages des rares réfugiés arrivés à la frontière ingouche font état d’exactions massives dans certaines régions tchétchènes.
Reportage dans les îlots de résistance à l’offensive russe.
La Russie ne peut ni ne veut faire la guerre au peuple tchétchène et elle ne la fera jamais.
Même si l’adoption d’un paragraphe dans la déclaration finale du sommet d’Istanbul, sur le rôle de l’organisation dans une solution négociée, a permis d’éviter la rupture avec Moscou, Boris Eltsine n’a fait aucune concession majeure.