Les 9 et 10 novembre 2002, s’est déroulée à Moscou une Conférence intitulée “Pour la fin de la guerre et pour la restauration de la paix dans la République de Tchétchénie” dont le slogan était “Guerre en Tchétchénie : actions terroristes, crimes de guerre, brisons le cercle vicieux de la violence”.
Depuis deux siècles, les Tchétchènes tentent de chasser les Russes. Ces dernières années, une poignée de nationalistes ont trouvé finances et armes auprès du mouvement islamiste international.
La guerre que mène la Russie en Tchétchénie, depuis une dizaine d’années, s’est une fois de plus frayé un chemin à coup d’explosifs dans les rues de Moscou. Le nombre élevé des victimes parmi les amateurs de théâtre moscovites innocents confirme que la lutte des Russes contre les rebelles tchétchènes est un front sanglant dans la guerre internationale contre le terrorisme. Il faut gagner cette guerre. Mais il est aussi grand temps que la Russie change de politique. La Tchétchénie doit rester partie intégrante de la Fédération de Russie, mais il est clair que cet objectif stratégique ne peut être atteint par la seule force militaire.
Directeur de recherche au CNRS, professeur de sciences politiques à Paris et à Princeton, Olivier Roy est l’un des meilleurs spécialistes de l’Asie centrale, de l’Iran et de l’Islam politique. Il vient de publier L’Islam mondialisé et Les Illusions du 11 septembre, au Seuil.
Selon le Kremlin, l’idéal serait de se retirer progressivement de Tchétchénie et de laisser des forces tchétchènes pro-russes faire « le travail de pacification », mais cela demandera encore beaucoup de temps.
Déjà deux guerres en Tchétchénie.
Au terme d’une prise d’otages inédite dans l’histoire du contentieux russo-tchétchène.
De petites manifestations se sont tenues à Moscou, comme l’exigeait le commando.
Les forces spéciales ont mis fin à la prise d’otages, faisant 118 morts parmi les civils. Un durcissement en Tchétchénie est à craindre. En ordonnant, samedi matin, l’assaut du théâtre moscovite où quelque sept cents personnes étaient retenues, Poutine a mis un terme sanglant à la prise d’otages. Mais il n’a pas mis fin au conflit tchétchène.
Alexeï Kondravtsiev, chercheur à l’Institut d’études orientales de l’Académie russe des sciences, analyse le poids, en Tchétchénie, de l’islamisme radical dont se réclamait le commando du théâtre.