Un entretien avec le premier ministre russe Vladimir Poutine.
137 civils tués à Grozny, capitale de la Tchétchénie, par des missiles sol-sol russes.
Les forces armées russes conduisent aujourd’hui une opération antiterroriste sur le territoire de la Tchétchénie, une composante de la Russie qui est devenue un bastion du terrorisme, qui menace les intérêts de la sécurité et l’intégrité territoriale de notre pays.
Le président russe, Boris Eltsine, à nouveau hospitalisé.
Offensive de l’armée russe contre la République rebelle.
Ce samedi 25 septembre, le gouverneur Alexandre Lebed reçoit dans sa résidence de campagne, à quelques kilomètres de Krasnoïarsk. Pour rejoindre ce complexe gouvernemental où le président Boris Eltsine et le premier ministre japonais se retrouvèrent en 1997 pour un sommet « sans cravate », on emprunte une route tranquille qui sillonne à travers des bois de bouleaux d’un jaune éclatant. Ici, c’est déjà l’automne. Une pluie fine et froide trouble les eaux du fleuve Ienisseï. Le silence est impressionnant. A quatre heures de Moscou, au coeur de la Sibérie, on se sent soudain très loin des luttes féroces qui agitent la scène politique moscovite. Mais ce calme est trompeur. Retranché à Krasnoïarsk, où il est engagé dans un combat sans merci contre « la mafia de l’aluminium », qu’il accuse de « piller » sa région, Alexandre Lebed garde les yeux rivés sur la grande politique : sur Boris Eltsine dont la santé se dégrade à vue d’oeil, sur les clans de l’oligarchie qui se déchirent, sur le Caucase qui prend feu, sur les bombes russes qui pleuvent à Grozny, et sur celles qui explosent un peu partout en Russie. L’ancien général parachutiste, devenu en avril 1998 gouverneur d’une des plus grosses régions du pays, attend son heure ; parce qu’il en a « assez du marasme, d’abord communiste, puis pseudo- démocratique, de la Russie ». Persuadé que « le moment est venu de prendre une position civique de principe », il rappelle qu’en 1917 « la majorité silencieuse de l’armée tsariste n’a pas pris position et qu’elle s’est fait éliminer ». Il cite aussi Bismarck, pour affirmer que « si on ne s’occupe pas de la politique, c’est elle qui s’occupera de nous ».
Des milliers de civils fuient les combats qui opposent Moscou aux rebelles islamistes.
La Russie va-t-elle de nouveau trébucher sur « le râteau tchétchène », en se lançant inconsidérément dans une chasse aux « bandits » qui kidnappent ses militaires en Tchétchénie ?
Deux cents enlèvements cette année en Tchétchénie