ARRET OFFICIEL DES BOMBARDEMENTS JUSQU’AU 12 DECEMBRE 1999. A Alkhan-Iourt, au sud-ouest de Grozny, 23 personnes ont été froidement assassinées lors du ” nettoyage ” du bourg, conquis par les Russes le 1er décembre. Les témoignages des rares réfugiés arrivés à la frontière ingouche font état d’exactions massives dans certaines régions tchétchènes.
Même si l’adoption d’un paragraphe dans la déclaration finale du sommet d’Istanbul, sur le rôle de l’organisation dans une solution négociée, a permis d’éviter la rupture avec Moscou, Boris Eltsine n’a fait aucune concession majeure.
Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis jeudi et vendredi à Istanbul veulent convaincre Boris Eltsine de stopper l’escalade militaire, au moment où les troupes russes accentuent leur offensive dans la région du Caucase.
Dans un entretien au ” Monde “, Boris Berezovski, ancien secrétaire-adjoint du Conseil de sécurité russe et éminence grise du Kremlin, propose un plan pour mettre un terme à la guerre. ” Le moment est venu d’entamer des négociations politiques ” affirme-t-il.
60 % des Russes sont défavorables à une négociation avec les dirigeants de Grozny.
Le prochain sommet de l’OSCE se tiendra du 17 au 19 novembre à Istanbul.
L ‘UN reste le partenaire des Occidentaux : ” notre ami Boris Nikolaïevitch “, disait Jacques Chirac il n’y a pas si longtemps à Paris; l’autre, Slobodan Milosevic, qualifié de ” tyran ” et de ” dictateur ” par Jacques Chirac, est considéré à Washington comme un chef d’Etat paria. Le premier, le président Boris Eltsine, a, pourtant, fait tuer plus de civils tchétchènes que le second n’a fait massacrer de Kosovars. Le chef de l’Etat russe est en passe de perpétrer en Tchétchénie une opération d’épuration ethnique qui dépassera vite la ” performance ” en la matière du président yougoslave au Kosovo.
Les ministres de l’intérieur et de la justice des pays membres du G 8 participent, mardi et mercredi à Moscou, à une réunion consacrée en principe au combat contre la criminalité transnationale. Les Russes veulent essentiellement discuter d’un autre sujet : le terrorisme international.
SAMEDI 16 OCTOBRE 1999 : DEBUT DE LA ” DEUXIEME ETAPE ” DE LA NOUVELLE OFFENSIVE RUSSE – VENDREDI 15 OCTOBRE 1999 : PERTE D’UN QUATRIEME AVION RUSSE. Les témoignages recueillis par l’envoyée spéciale du ” Monde ” dans la république du nord du Caucase font état de revers de l’armée russe, contrairement au discours officiel qui vante ” la pacification ” d’un tiers du pays. Le CICR évoque la ” crise humanitaire ” des réfugiés en Ingouchie.
PENDANT que toutes les chancelleries occidentales s’interrogent sur les ” leçons du Kosovo “, les dirigeants russes ont tiré de l’intervention contre la Serbie de Slobodan Milosevic une conséquence radicale : ils ont les mains libres en Tchétchénie. A Moscou, le parallèle est vite tracé; on compare les moyens mis en oeuvre – bombardements aériens avant déploiement de troupes au sol -, le droit d’ingérence invoqué pour rétablir les droits de l’homme, l’action d’une grande puissance pour rétablir la stabilité dans son environnement immédiat.