LIBÉRATION DES DÉTENUS
Interrogé par la télévision russe NTV, Ousman Imaev, qui fut toujours un inconditionnel de son imprévisible président, a indiqué qu’il va désormais se consacrer, « comme simple citoyen », à convaincre les Tchétchènes de l’importance de l’accord qu’il a signé avec les Russes. Son partenaire durant les négociations, le chef d’état-major tchétchène Aslan Maskhadov, a affirmé, de son côté, que Djokhar Doudaev n’avait pas désavoué l’accord signé, même si « certains points mineurs » ne lui plaisent pas, mettant son revirement au compte de son tempérament. Aslan Maskhadov a d’ailleurs entrepris, mardi à Grozny, de préparer, conjointement avec les militaires russes, la libération conjointe de tous les détenus, dont le début est annoncé comme imminent.
Pourtant, même ces libérations se heurtent à des obstacles « de dernière minute ». Des soldats russes sont détenus par des commandants tchétchènes hostiles à l’accord. L’un de ces derniers, compagnon de Chamil Bassaev (l’organisateur de la prise d’otages de Boudennovsk), est revenu avec ses hommes dans la ville de Chali, au pied des montagnes. Il proposerait un autre plan supposé avoir l’accord de Djokhar Doudaev et prévoyant une partition de la Tchétchénie, dont les indépendantistes abandonneraient la partie nord. Un tel plan, aussi difficile à réaliser que tout autre, a été souvent avancé à Moscou. Il refait surface aujourd’hui dans la bouche d’opposants au promoteur des négociations du côté russe, le premier ministre, Viktor Tchernomyrdine. Et le nombre de ces opposants, dans l’entourage même de Boris Eltsine, ne ferait qu’augmenter à l’approche des élections législatives.
SOPHIE SHIHAB