Intervenant lors d’une conférence sur les investissements étrangers, M. Tchernomyrdine a affirmé que la production industrielle se stabilisait, et que « les signes de relance de l’économie sont réels, alors que, depuis mai, le rouble s’est renforcé de 11 % face au dollar ». Le raffermissement de la monnaie russe ne paraît pourtant pas très logique pour un pays dont la hausse des prix est tellement supérieure à celle des Etats-Unis (320 % en 1994).
La Russie a par ailleurs repris, au 1er juillet, ses remboursements aux banques créditrices et s’est engagée à rembourser d’ici à la fin de l’année les sommes dues de 1992 à 1994. Elle a versét 500 millions de dollars (2,5 milliards de francs) depuis janvier et prévoit d’en faire autant d’ici à la fin de l’année. Une réunion était prévue mardi 4 juillet à Francfort avec les représentants des banques créditrices, réunies dans le Club de Londres, et auxquelles la Russie doit 27 milliards de dollars.
Les discussions sont rendues possibles par le rééchelonnement, début juin, d’une partie de la dette extérieure contractée auprès d’Etats étrangers réunis dans le Club de Paris (Le Monde du 6 juin), rééchelonnement lui-même permis par l’accord de confirmation signé en mars par le Fonds monétaire international.
La dette extérieure totale de la Russie atteint plus de 100 milliards de dollars. Les responsables du pays ont fait connaître à plusieurs reprises leur volonté d’obtenir une restructuration des paiements à long terme. Le Club de Paris, a priori réticent à programmer des remboursements sur plusieurs années, s’est contenté d’annoncer des négociations à l’automne. Une restructuration pluriannuelle de la dette est particulièrement importante pour Moscou, car elle améliorerait la crédibilité financière du pays. Lors de la conférence sur les investissements étrangers, M. Tchernomyrdine a regretté que ces investissements, très faibles depuis le début des réformes économiques, n’aient encore atteint que 500 millions de dollars au cours du premier semestre.
FRANCOISE LAZARE