LES TROUPES RUSSES cernaient, lundi 19 juin dans la matinée, l’hôpital de Boudennovsk, où un commando tchétchène détenait toujours plusieurs centaines de personnes en otage. Depuis dimanche soir, après le compromis trouvé entre le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine et le chef du commando Chamil Bassaev, les tractations se sont multipliées sans aboutir à un résultat concret. Les indépendantistes exigent, en effet, de quitter l’hôpital avec une dizaine d’otages pour garantir leur sécurité.
Notre envoyé spécial, Jean-Baptiste Naudet, témoin des deux assauts, aussi sanglants qu’infructueux, donnés, samedi, par les troupes russes, a constaté que les habitants de Boudennovsk s’en prennent, avant tout, aux autorités de Moscou, qu’ils jugent responsables de la tragédie qui se joue depuis mercredi dans leur ville. A Moscou, les partisans de la paix se demandent si les promesses du Kremlin d’arrêter les hostilités en Tchétchénie seront suivies d’effet ou s’il s’agit d’une nouvelle manoeuvre de Boris Eltsine.