A Moscou, le ministre de la défense, Pavel Gratchev, a accusé les partisans du général Doudaev d’avoir, à deux reprises, violé le cessez-le-feu dans la nuit de jeudi à vendredi, tuant un soldat du ministère de l’intérieur et en blessant quatre autres.
Trois soldats d’une unité du ministère de la défense ont également été blessés. Selon le centre de presse des forces russes en Tchétchénie, les accrochages ont eu lieu non loin de Nojaï Iourt, un village situé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Grozny.
Précisant que les forces russes avaient réagi de manière « adéquate » à ces « provocations armées », Pavel Gratchev a émis l’hypothèse que tous les responsables militaires tchétchènes « n’avaient peut-être pas encore pris connaissance du moratoire » décrété par Boris Eltsine. Selon lui, les forces tchétchènes « pourraient bientôt cesser de mitrailler les positions russes ».
« UNITÉS D’ÉLITE »
Selon le général Leonti Chvetsov, les opérations militaires en Tchétchénie seront vraisemblablement achevées d’ici le début de l’hiver prochain. Selon lui, « après la trêve », les combattants tchétchènes pourraient se déplacer dans les régions du sud, où « plusieurs dizaines » de bases ont déjà été aménagées dans les villages de montagne, mais ils seront bientôt poursuivis par des unités d’élite de l’armée qui ont reçu un entraînement spécial.
Enfin, toujours selon le général Chvetsov, la première unité de la 58 armée que Moscou entend prochainement déployer dans le Caucase en violation du traité CFE sera opérationnelle d’ici la fin du mois.
Le chef de l’état-major des forces tchétchènes, Aslan Maskhadov, persuadé que le moratoire n’est qu’une « manoeuvre de propagande destinée aux Occidentaux », a refusé, vendredi, à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe, de garantir son application. Il a rappelé que la principale condition tchétchène à un cessez-le-feu restait « le retrait des troupes russes de Tchétchénie », quand les Russes exigent la reddition des combattants indépendantistes.
Après s’être entendus sur un éventuel échange de prisonniers et de blessés, les deux chefs militaires ont déploré que les négociations n’aient pas été organisées « à un autre niveau », selon le correspondant de Radio-Svoboda sur place, qui décrivait vendredi soir comment les combattants russes et tchétchènes qui accompagnaient leurs supérieurs aux pourparlers s’invectivaient autour d’un véhicule de transport blindé en attendant la fin de l’entrevue. (AFP, Reuter.)
Les militaires russes prévoient d’achever les opérations d’ici au début de l’hiver prochain