Contrairement à l’Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a succédé à la CSCE, et dont la paralysie a été remarquée lors de son dernier sommet, fin 1994, au sujet de la crise yougoslave, le Conseil de l’Europe ne comprend ni les Etats-Unis ni le Canada, ni les Républiques asiatiques de l’ex-URSS. Certains y voient ainsi un forum commode pour traiter entre Européens (au sens large du terme) des questions d’intérêt commun et pour amarrer la Russie et ses voisins au bateau européen sans avoir à leur ouvrir les portes de l’UE. « AUCUNE COMPLAISANCE »
M. Balladur n’a pas caché, mardi, qu’il souhaitait, malgré la crise tchétchène, que la Russie rejoigne le Conseil de l’Europe. Il a, certes, souligné que l’organisation paneuropéenne « ne doit montrer aucune complaisance à l’égard des violations des droits de l’homme auxquelles ont conduit, récemment, les affrontements en Tchétchénie ». Avant d’ajouter : « Dans la mesure où un pays aurait clairement montré la volonté de se réformer et aurait, à cette fin, présenté des plans assortis d’un calendrier, le Conseil de l’Europe devrait mobiliser ses efforts pour que ces plans soient mis en oeuvre. » M. Balladur avait pris la parole juste après que l’Assemblée parlementaire eut voté en faveur de l’adhésion de la Lettonie au Conseil de l’Europe. Les rapporteurs du Conseil ont en effet jugé suffisantes les garanties données par Riga sur le respect des droits des russophones, qui constituent une partie importante de la population de la République balte.
HENRI DE BRESSON