A Grozny, la situation est « restée compliquée », samedi 21 et dimanche 22 janvier, selon le communiqué du gouvernement russe. Mais, dans les villages du sud et de l’ouest de la Tchétchénie, les choses se sont simplifiées. Après avoir sporadiquement attaqué ces régions par des raids aériens, les forces russes sont passées à l’offensive, pilonnant les villages à l’artillerie et avec des hélicoptères de combat, selon des témoins cités par l’AFP. Cette offensive s’explique sans doute par un front quasi bloqué à Grozny. Dans la capitale tchétchène, les troupes russes n’ont pas progressé d’un pas depuis deux jours et elles continuent de matraquer à l’artillerie le sud-est de la ville.

Bien que les forces russes se soient emparées, jeudi, du palais présidentiel et que les combattants indépendantistes se soient repliés sur la rive est de la rivière Sounja qui traverse Grozny, « les partisans [du président] Doudaev sont déterminés à résister, ils renforcent leurs positions », précise le communiqué du gouvernement.

Bref, comme l’avait annoncé Boris Eltsine après la prise d’un palais abandonné par ses défenseurs, les opérations militaires sont « presque terminées » mais pas tout à fait. Sans doute peu enthousiastes à l’idée de franchir la rivière Sounja sous le feu tchétchène, les forces de Moscou semblent vouloir encercler la ville. La route du sud aurait dû être coupée plus tôt, a admis Sergueï Stepachine, le chef du FSK, héritier du KGB.

La situation « se complique » aussi à l’est du pays, à la frontière entre la Tchétchénie et le Daghestan (est), République où vivent de nombreux Tchétchènes, qui ont apparemment commencé des opérations de commando contre les forces russes. Les choses se sont aussi « compliquées », dimanche à Nalchik, dans la République voisine de Kabardino-Balkarie, où des manifestants ont exigé la fin du bain de sang.

JEAN-BAPTISTE NAUDET

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