Exténué par une nuit de combats et couvert de poussière, Akhmed Kadivo conduit un groupe d’hommes à travers des gravats qui jonchent les rues de Grozny. La nuit du samedi 14 au dimanche 15 janvier a été rude pour ce combattant tchétchène. Rude mais victorieuse, puisque ses hommes ont réussi, une fois encore, à empêcher l’armée russe de s’emparer du palais présidentiel. « Nous revenons du palais. On s’est battu toute la nuit dans certains bâtiments de la place [de la Liberté]. Nous avons combattu les Russes pièce après pièce. On a fait une trentaine de prisonniers », explique-t-il. « Ils (les Russes) nous présentent comme des bandits, mais ils ont une vraie armée, et nous les tenons en échec. Des bandits ne tiennent pas des armées en échec », ajoute-t-il.

Bien que confrontés à une armée bien plus équipée et entraînée qu’eux, les combattants tchétchènes ont réussi à stopper l’avancée des chars et des véhicules blindés russes dans Grozny, cinq semaines après le début de l’intervention russe en Tchétchénie. Les soldats russes qui étaient parvenus, samedi, à s’introduire dans les bâtiments faisant face au palais présidentiel sur la place de la Liberté ont été tués ou faits prisonniers, affirment les résistants tchétchènes.

FRANCS-TIREURS

Mais à voir, dimanche, l’activité des francs-tireurs aux abords du pont, près de la rue Avtourkhanova, qui débouche sur le sud de la place, on comprend que les Russes n’ont pas dit leur dernier mot. Cette rue, qui, il y a une semaine, constituait le principal axe de ravitaillement du palais présidentiel, est désormais impraticable.

La périphérie de Grozny n’a pas été épargnée par les combats, même si ceux-ci sont moins importants que les semaines précédentes. Cinq personnes ont été tuées par un obus tombé dans la matinée sur une place située à quelques kilomètres au sud-ouest du palais présidentiel.

KURT SCHORK

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