L’ARTILLERIE russe a continué, vendredi 13 janvier, à pilonner sans relâche Grozny, sans pour autant réussir à chasser les dernières poches de combattants tchétchènes du centre-ville. Mais, à Moscou, le ministère de la défense a annoncé la prise du QG du gouvernement tchétchène, situé à proximité du palais présidentiel. Ce pilonnage, qui avait atteint la base de repli des insurgés dans le sud de la ville, s’est poursuivi la nuit tombée avec des fusées éclairantes. Notre envoyé spécial à Nazran, à la frontière ingouche, Dominique Le Guilledoux, a assisté à l’errance des réfugiés de Grozny.
Le commissaire russe aux droits de l’homme, Sergueï Kovalev, a déclaré : « S’emparer d’une ville en ruine n’est que le début du conflit entre la Tchétchénie et la Russie, ou même d’une nouvelle guerre du Caucase. » A Moscou, les députés de la Douma ont condamné, vendredi, l’opération militaire mais ont rejeté une proposition de loi visant à interdire l’utilisation des forces armées sur le territoire russe. Abandonné définitivement par les libéraux, Boris Eltsine s’appuie de plus en plus ouvertement sur l’ultra-nationaliste Vladimir Jirinovski pour poursuivre la guerre.