Il n’est pourtant pas certain que ce désaveu implicite du ministre de la défense soit suffisant pour désamorcer la grogne provoquée par la guerre en Tchétchénie. Contrairement à ce qu’avait escompté M. Eltsine, l’offensive contre Grozny n’a pas soudé mais, au contraire, profondément divisé les Russes, provoquant une mobilisation sans précédent de la « société civile » contre la « sale guerre ».
Toutefois, la mise à l’écart de Pavel Gratchev illustre la volonté de Boris Eltsine d’en finir avec la rébellion des indépendantistes tchétchènes qui résistent depuis un mois aux troupes russes. Reconnaissant que le rapport de forces est trop inégal, le président tchétchène, Djokhar Doudaev, a fait un geste envers Moscou, en affirmant, mercredi, qu’il est prêt à discuter du statut de sa République. Appelant les Russes à la négociation, il a indiqué que « tout peut être réglé en une heure ».
Mercredi, le ministre français des affaires étrangères a appelé les Russes à tenir leurs engagements : leur attitude, a-t-il dit en substance, est un test en vue de leur intégration dans les mécanismes de coopération internationale.