LA TRÊVE n’aura duré que quelques heures en Tchétchénie. Boris Eltsine avait à peine annoncé, lundi soir 9 janvier, une proposition de « cessez le feu » en fait une demande de capitulation en bonne et due forme que les bombardements russes reprenaient, de plus belle, mardi matin, sur le centre de Grozny. Les obus, au rythme d’un toutes les trente secondes, s’abattaient de nouveau sur une ville déjà largement détruite par un mois de combats. La centaine de combattants tchétchènes en poste autour et dans le palais présidentiel échangeaient des tirs d’armes automatiques avec les forces russes. Quatre étages du palais ont été détruits.

Contrairement aux rumeurs circulant à Moscou, le palais présidentiel de Grozny, devenu le symbole de l’indépendance tchétchène, était toujours, mardi matin, aux mains des partisans du président Djokhar Doudaev. Selon ses proches, ce dernier dirigerait toujours les opérations militaires à partir de la capitale assiégée.

Réagissant à cette reprise des combats, le chef d’état-major des forces tchétchènes, Aslan Moskhadov, a dénoncé la « tromperie » de Moscou. A Grozny, le député russe et militant des droits de l’homme, Sergueï Kovalev, a critiqué le cessez-le-feu proposé par M. Eltsine, estimant que « les formations tchétchènes se voient une nouvelle fois proposer, sous forme d’ultimatum, de rendre les armes ».

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