La position de principe de Washington n’a pas changé : la Tchétchénie fait partie intégrante de la fédération de Russie et le conflit doit être résolu « entre Russes et Tchétchènes ». Les Etats-Unis sont certes de plus en plus « préoccupés » par cette « terrible tragédie » et par les « tactiques » qu’utilise l’armée russe, qui se traduisent par de nombreuses pertes civiles. Washington souhaite donc que le conflit soit résolu d’une « manière compatible avec les principes internationaux », a ajouté M. Perry, afin de mettre fin au « bain de sang ». Mais, au-delà, l’objectif premier de l’administration Clinton est de tout faire pour éviter une remise en cause du processus de réformes engagé en Russie, sous la houlette de Boris Eltsine.
La voie des négociations
Si une telle perspective devait se produire, le danger serait grand de favoriser le retour d’un régime « autoritaire, militariste et hostile à l’Occident ». Or la Russie possède toujours « 25 000 armes nucléaires », a rappelé William Perry. A condition que chacun conserve ce risque présent à l’esprit, les Etats-Unis ne sont pas hostiles aux efforts entrepris par les Européens pour obtenir des « explications » de Moscou sur la situation en Tchétchénie.
Les Américains appuieront donc toute initiative qui favoriserait la voie des négociations entre les autorités russes et le régime du général Doudaev, celle-ci constituant, à leurs yeux, la meilleure solution pour mettre fin au conflit. Mais il est désormais clair que les Etats-Unis privilégient le « partenariat pragmatique » qui les lie à la Russie de Boris Eltsine, ce qui signifie, dans les faits, qu’ils prennent quelque distance avec le drame tchétchène.
LAURENT ZECCHINI