En décidant d’intensifier les opérations militaires contre les rebelles tchétchènes, Boris Eltsine a choisi, malgré la réticence des forces armées et des parlementaires, de régler par la violence un conflit interne à la Fédération de Russie. Dans le Monde diplomatique de janvier, Karel Bartak soupèse les risques d’une extension du conflit à tout le Caucase et les menaces qui pèsent à Moscou sur une démocratie déjà fragilisée par l’assaut contre le Parlement en octobre 1993.

Le Monde diplomatique publie également deux documents : sur la « République des montagnards », créée à la suite de la révolution d’Octobre (1917) et qui vit coexister le pouvoir des soviets et la charia ; sur la déportation, en 1943, ordonnée par Staline, de tout le peuple tchétchène vers les déserts du Kazakhstan. Une grande carte donne à voir, avec précision, la géopolitique des conflits qui déchirent le Caucase et l’implication de l’armée russe.

On lira, d’autre part, un article de Fariba Adelkhah, sur l’offensive des intellectuels en Iran. La crise économique, les divisions politiques et l’isolement international du pays, favorisent, malgré les interdits imposés par la révolution islamique, de vigoureux débats dans la société. Les clercs les mollahs n’ont plus le monopole ni de la parole ni du spirituel. Dans la rue, mais aussi à travers de multiples acteurs de la vie sociale, se forge, en dehors du pouvoir, un autre destin pour l’Iran.

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