L’armée russe, déployée en étau au nord de la capitale tchétchène Grozny, a commencé mercredi 28 décembre de donner l’assaut à la capitale, a affirmé le porte-parole du gouvernement tchétchène Movladi Oudougov. « Les Russes ont commencé à attaquer, ils sont déjà dans la banlieue de Grozny, à Kirov [ à 10 km au nord-ouest de la ville], et tentent d’avancer dans la région de Petropavlovskaïa », a-t-il affirmé.

Les raids aériens se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi sur les localités d’Ermolovka et d’Argoun, à une dizaine de kilomètres de Grozny, et, mercredi matin, c’est le quartier de Mikroraïon, au centre de la capitale, qui a été la cible de l’aviation. Les avions russes ont également mitraillé, mardi soir, des voitures qui sortaient de Grozny par la route principale à l’ouest. Selon un témoin qui se trouvait sur cette route, deux avions ont attaqué les voitures en piqué et un véhicule a explosé, tuant au moins l’un des deux passagers. D’après un responsable du ministère de la Défense, cité par l’agence Interfax, l’aviation russe utiliserait désormais des missiles guidés par laser.

Bien que Boris Eltsine ait assuré mardi que « la voie pour un règlement politique était toujours ouverte », les troupes russes semblaient se préparer à un assaut de Grozny. Elles tiennent maintenant la ville en étau par le nord en un grand demi-cercle allant de la colline de Karpinski, au sud-ouest, jusqu’à la route qui mène à Argoun, à l’est. C’est non loin de cette ville stratégique, pour l’instant contrôlée par les Tchétchènes, qu’une dizaine de soldats russes auraient été fait prisonniers par les indépendantistes fidèles au président Doudaev. De violents combats s’y déroulent depuis vendredi et se sont poursuivis mardi sur une ligne de front allant du village de Petropavlovskaïa, à Argoun, à une quinzaine de kilomètres de Grozny.

Ces derniers jours, les réactions du monde musulman à la guerre russo-tchétchène se sont multipliées. Ainsi, tandis que la Turquie critiquait le rôle de Moscou dans le conflit qui l’oppose aux Tchétchènes, l’Iran et la Lybie ont, pour leur part, demandé aux autres pays musulmans de faire pression sur la Russie « pour mettre fin au massacre du peuple musulman tchétchène » tandis que l’Afghanistan mettait en garde sur « les effets négatifs » du conflit « sur les Russes et sur la région ». (AFP, Interfax.)

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