Le Figaro (Charles Lambroschini) : ” Moscou semble s’inspirer de la tactique de Bill Clinton pour obtenir la reddition des militaires de Haïti, dont les juteux trafics rappellent ceux de Djokhar Doudaïev, le général-président des Tchétchènes. Il s’agit de montrer une force si puissante que le passage à l’acte en devienne inutile. (…) Boris Eltsine doit surtout s’inquiéter des états d’âme de ses généraux. Ils pourraient basculer si l’opération tchétchène se soldait par un ratage : soit que Doudaïev en sorte vainqueur, soit que la répression tourne au bain de sang. ”
Libération (Jacques Amalric) : ” Ce n’est pas par amour des Tchétchènes, bien au contraire, si les gesticulations de Boris Eltsine sont désapprouvées par une majorité de Russes et par nombre d’hommes politiques. Le syndrome de l’Afghanistan fonctionne aussi bien aujourd’hui en Russie que celui du Viêt-Nam, hier, aux États-Unis. La perspective de mourir pour conserver dans la Fédération russe un peuple si évidemment étranger paraît aberrante à beaucoup (…). ”
InfoMatin (Géraldine Sartin) : ” [Il y a trois ans], la Douma avait ordonné à Eltsine et Routskoï de faire rentrer les troupes russes au bercail. Ce qui fut fait. Mais, cette fois-ci,le président russe ne sera peut-être pas aussi docile. D’abord, parce qu’il écoute désormais autant les nationalistes que les démocrates. Et, surtout parce qu’un second échec en Tchétchénie détruirait son autorité et soulignerait la faiblesse du gouvernement central. ”