Après avoir franchi au petit matin les frontières de la Tchétchénie, non sans avoir rencontré des résistances imprévues, quelques 300 blindés russes se sont arrêtés, dimanche 11 décembre, aux portes de Grozny, la capitale de la république tchétchène .

Des négociations de la ” dernière chance ” devaient avoir lieu, lundi 12 décembre, à Vladikavkaz, dans la république voisine d’Ossétie du Nord, entre des représentants russes et ceux de la république sécessionniste, alors que les forces indépendantistes tchétchènes ont une nouvelle carte en main. Les partisans du président rebelle Djokhar Doudaev ont en effet capturé 47 militaires russes. Les Tchétchènes avaient libéré tous les militaires russes faits prisonniers alors qu’ils se battaient dans les rangs de l’opposition armée par Moscou.

Selon les autorités de Grozny, ces 47 nouveaux prisonniers ont été capturés alors que leurs blindés tentaient de faire route vers la Tchétchénie à partir de la république voisine du Daghestan (est). Moscou a expliqué que ces blindés venus du Daghestan n’étaient jamais parvenus à destination par le fait qu’ils ont été ” bloqués par la population civile “. Les colonnes blindées, venues par l’ouest, se sont aussi heurtées, à plusieurs reprises, en traversant l’Ingouchie, à l’opposition pacifique ou armée de la population locale, mais ont forcé le passage. Des hélicoptères de combats sont même intervenus contre le village ingouche de Gazi-Iourt pour dégager les troupes russes. Dans le village ingouche de Barsouki, des affrontements ont fait entre trois et cinq morts et une douzaine de blessés, selon les sources. Cinq blindés russes auraient été incendiés. Ces unités de chars se sont finalement arrêtées, l’une à une quarantaine de kilomètres de Grozny, l’autre à une quinzaine de kilomètre de la capitale tchétchène. La tension est vive parmi les troupes russes, qui s’en sont pris à la presse occidentale, confisquant notamment des appareils photos.

A Grozny, les volontaires organisent la défense, tandis qu’une partie de la population civile fuit la ville. Chargés de cabas et de paquets, des centaines de voiture quittaient la ville, dimanche, évacuant femmes, enfants et personnes âgées. Quelques centaines d’hommes en armes sont descendus des montagnes environnantes, où se prépare activement la résistance de la Tchétchénie. Magasins et bazars étaient fermés à Grozny, alors que quelques milliers de partisans du général Doudaev s’étaient rassemblés devant le Palais présidentiel. Dans un premier temps, le président a appelé à la résistance ; puis cet ex-général de l’armée soviétique, élu en 1991, a exhorté ” chacun à s’arrêter à temps “, à ne pas ” permettre que se répandent les flammes de la guerre car cela détruira chacune de nos maisons “. _ (AFP, Reuter.)

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