«DES groupes armés des ministères russes de la Défense et de l’Intérieur» sont entrés en Tchétchénie, dimanche matin, a annoncé dimanche l’agence TASS. Pénétrant par les républiques voisines, Ingouchie, Ossétie du Nord et Daghestan, ils progressaient vers la capitale tchétchène, Groznyï. Ces colonnes seraient chacune composées d’une centaine de tanks et de véhicules de transport de troupes. Des hélicoptères les accompagneraient.
Les premiers morts – cinq civils sans armes – ont été relevé, non pas en Tchétchénie, mais lors de la sortie d’Ingouchie d’une de ces colonnes. Les Ingouches, à l’époque de l’Union soviétique, vivaient avec les Tchétchènes au sein d’une même république.
Cette intervention fait suite au décret signé vendredi par le président russe, Boris Eltsine, autorisant «toutes les mesures nécessaires» pour mettre au pas cette région qui s’est proclamée indépendante le 27 octobre 1991, après avoir élu pour président Djokhar Doudaïev, un ancien général de l’armée soviétique. «Nous allons nous défendre», a-t-il déclaré. «Des bataillons islamiques se forment dans chaque village. Des islamistes du monde entier, combattants et instructeurs, les ont rejoints.»
L’intervention russe a pour but officiel de «désarmer les bandes armées illégales» et de «rétablir l’ordre constitutionnel». Moscou, pas plus que la communauté internationale, ne reconnaît l’indépendance de cette république. Le 26 novembre dernier, des soldats russes participaient, sans succès, à une tentative de prise de Groznyï par des opposants au général Doudaïev. Depuis, des négociations étaient en cours, tandis qu’un ultimatum était adressé aux Tchétchènes et que la Russie massait de 10.000 à 15.000 soldats dans les républiques voisines.
Selon un scénario décrit par un des porte-parole de l’opposition tchétchène, Islam Magomadov, «le plan (des Russes) est d’encercler Groznyï et de lancer ensuite un ultimatum».
Négociations aujourd’hui
La prise de la capitale pourrait être confiée à l’opposition. Elle interviendrait «dans la nuit de dimanche à lundi», selon le député russe Valeri Fataïev, vice-président du Conseil de la Fédération (Chambre haute du Parlement). Le gouvernement de Groznyï, lui, annonce des négociations ce lundi avec les Russes.
En Russie, les voix sont nombreuses pour s’élever contre cette intervention. Le Parti communiste russe l’avait dénoncée par anticipation la semaine dernière. Les nationalistes de Jirinovsky s’y déclaraient hostiles ainsi que l’ancien premier ministre libéral Egor Gaïdar. Le député russe Sergueï Iouchenkov, président de la commission de Défense, a appelé les Moscovites à manifester dimanche contre cette intervention. Les opposants à Boris Eltsine estiment que cette opération est un prélude à une reprise en main autoritaire de toute la Fédération et qu’elle menace la démocratie.
Pour «rétablir l’ordre constitutionnel», les troupes russes sont intervenues contre cette république autoproclamée indépendante en 1991. L’opposition russe dénonce ce coup de force.
«DES groupes armés des ministères russes de la Défense et de l’Intérieur» sont entrés en Tchétchénie, dimanche matin, a annoncé dimanche l’agence TASS. Pénétrant par les républiques voisines, Ingouchie, Ossétie du Nord et Daghestan, ils progressaient vers la capitale tchétchène, Groznyï. Ces colonnes seraient chacune composées d’une centaine de tanks et de véhicules de transport de troupes. Des hélicoptères les accompagneraient.
Les premiers morts – cinq civils sans armes – ont été relevé, non pas en Tchétchénie, mais lors de la sortie d’Ingouchie d’une de ces colonnes. Les Ingouches, à l’époque de l’Union soviétique, vivaient avec les Tchétchènes au sein d’une même république.
Cette intervention fait suite au décret signé vendredi par le président russe, Boris Eltsine, autorisant «toutes les mesures nécessaires» pour mettre au pas cette région qui s’est proclamée indépendante le 27 octobre 1991, après avoir élu pour président Djokhar Doudaïev, un ancien général de l’armée soviétique. «Nous allons nous défendre», a-t-il déclaré. «Des bataillons islamiques se forment dans chaque village. Des islamistes du monde entier, combattants et instructeurs, les ont rejoints.»
L’intervention russe a pour but officiel de «désarmer les bandes armées illégales» et de «rétablir l’ordre constitutionnel». Moscou, pas plus que la communauté internationale, ne reconnaît l’indépendance de cette république. Le 26 novembre dernier, des soldats russes participaient, sans succès, à une tentative de prise de Groznyï par des opposants au général Doudaïev. Depuis, des négociations étaient en cours, tandis qu’un ultimatum était adressé aux Tchétchènes et que la Russie massait de 10.000 à 15.000 soldats dans les républiques voisines.
Selon un scénario décrit par un des porte-parole de l’opposition tchétchène, Islam Magomadov, «le plan (des Russes) est d’encercler Groznyï et de lancer ensuite un ultimatum».
Négociations aujourd’hui
La prise de la capitale pourrait être confiée à l’opposition. Elle interviendrait «dans la nuit de dimanche à lundi», selon le député russe Valeri Fataïev, vice-président du Conseil de la Fédération (Chambre haute du Parlement). Le gouvernement de Groznyï, lui, annonce des négociations ce lundi avec les Russes.
En Russie, les voix sont nombreuses pour s’élever contre cette intervention. Le Parti communiste russe l’avait dénoncée par anticipation la semaine dernière. Les nationalistes de Jirinovsky s’y déclaraient hostiles ainsi que l’ancien premier ministre libéral Egor Gaïdar. Le député russe Sergueï Iouchenkov, président de la commission de Défense, a appelé les Moscovites à manifester dimanche contre cette intervention. Les opposants à Boris Eltsine estiment que cette opération est un prélude à une reprise en main autoritaire de toute la Fédération et qu’elle menace la démocratie.
BRUNO PEUCHAMIEL