Le président Boris Eltsine a posé, vendredi 9 décembre, la base légale pour une intervention militaire russe en Tchétchénie avec un décret ordonnant au gouvernement de ” prendre toutes les mesures ” contre le pouvoir indépendantiste tchétchène. Le décret, qui entre immédiatement en vigueur, charge le gouvernement de ” mettre fin aux activités des formations armées illégales “, terme par lequel le Kremlin qualifie aussi bien les forces fidèles au président tchétchène, Djokhar Doudaev, que celles de l’opposition.

Ce décret, très dur, intervient au lendemain de la libération par les autorités tchétchènes des derniers soldats russes faits prisonniers lors de l’offensive ratée de l’opposition sur la capitale, Grozny, le 26 novembre. L’inquiétude de l’opinion publique sur le sort de ces prisonniers en cas d’éventuelle attaque russe était un des obstacles à une intervention. Le ministre de la défense, Pavel Gratchev, est parti vendredi soir pour Mozdok, la base militaire proche de la Tchétchénie où sont stationnées la plus grande part des troupes russes massées la semaine dernière à la frontière de la République.

De son côté, le président de la Douma (Chambre basse du Parlement), Ivan Rybkine, a souligné, vendredi soir, qu’il estimait ” inacceptable de lier les mains du président et du gouvernement face aux criminels armés ” de Tchétchénie. Il a convaincu les députés de remettre à mercredi prochain le débat sur un projet de résolution qui demandait notamment au chef de l’Etat de ” refuser toute intervention militaire “. Or cette menace a été très fermement condamnée, vendredi, par neuf députés démocrates qui ont adressé un télégramme à Boris Eltsine dans lequel ils affirment : ” En cas d’intervention militaire, vous porterez personnellement toute la responsabilité du sang versé et le régime russe passera de régime démocratique à un régime policier “. _ (AFP.)

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