En visite, lundi 5 décembre, avec le ministre de l’intérieur et le chef des services de contre-espionnage sur la frontière tchétchène, où Moscou a massé des troupes prêtes à intervenir dans cette République sécessionniste du sud de la Russie, le ministre russe de la défense est passé aux aveux et aux menaces. Venu ” évaluer la situation ” et non ” pas montrer ses muscles “, le général Pavel Gratchev a reconnu, pour la première fois, que les bombardements aériens répétés de Grozny, la capitale tchétchène, étaient l’oeuvre d’avions russes. Ce que Moscou niait jusqu’alors, contre toute évidence.

Pavel Gratchev s’est aussi dit prêt à rétablir ” par la manière forte “, si nécessaire, l’autorité russe en Tchétchénie, tandis qu’à Moscou son vice-ministre, Boris Gromov, se prononçait contre une intervention militaire qu’il a qualifiée de ” nouvel Afghanistan “. Selon le général Gratchev, le Conseil de sécurité russe, présidé par Boris Eltsine, arrêtera, jeudi 8 décembre, la position définitive de Moscou.

Les négociations semblent vouées à l’échec. Les autorités de la République séparatiste ont accepté, lundi, des pourparlers, mais en répétant que l’indépendance, qui est le noeud du conflit, n’était pas négociable. ” Je reste en faveur de négociations organisées sur des bases égales avec les dirigeants russes “, a dit, selon l’agence russe TASS, le général Djokhar Doudaev, président de la République tchétchène, tandis que son vice-président précisait que ” discuter de l’indépendance n’aurait pas de sens car la Tchétchénie est déjà indépendante “. _ (AFP, Reuter.)

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