Un calme trompeur régnait, dimanche 4 décembre, à Grozny, la capitale de la petite République de Tchétchénie qui a proclamé son indépendance vis-à-vis de la Fédération de Russie en 1991. Alors qu’elle est régulièrement pilonnée par des avions russes, la ville n’a pas été bombardée ce week-end. Mais la Russie, qui menace d’intervenir militairement contre les sécessionnistes, a envoyé des renforts supplémentaires de troupes et d’armes lourdes à la frontière tchétchène.

Membre éminent d’une opposition tchétchène armée et financée par Moscou (mais jusqu’à présent incapable de renverser le régime indépendantiste), Rouslan Khasboulatov, l’ex-président du Parlement russe, a quitté dimanche sa Tchétchénie natale pour Moscou. ” La Russie masse des troupes. Mon rôle est aujourd’hui superflu “, a-t-il déclaré. Effectuant un virage à 180 degrés, ses partisans ont affirmé qu’ils se battraient désormais contre l’armée russe si elle entrait dans la République caucasienne.

Le gouvernement russe a formé samedi une commission officielle chargée de négocier avec les autorités de Grozny. Selon Moscou, des pourparlers ont été acceptés par les autorités tchétchènes : celles-ci s’étaient déjà dites prêtes à des négociations qui ne remettraient pas en cause l’indépendance. Deux délégations russes, sans mandat officiel, se sont succédé en Tchétchénie. Une délégation du Parlement russe a obtenu la libération de deux militaires faits prisonniers par les forces gouvernementales tchétchènes alors qu’ils combattaient avec l’opposition. Une vingtaine de combattants russes, apparemment envoyés par les services secrets, restent détenus par Grozny. Boris Gromov, le vice-ministre russe de la défense, a affirmé que ces hommes ” avaient été trompés et achetés “. _ (AFP, Reuters)

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