Un nouveau raid a été lancé dans la nuit du mercredi 30 novembre au jeudi 1 décembre, contre l’aéroport de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, selon l’état-major des forces gouvernementales de cette petite République du Caucase qui a unilatéralement déclaré son indépendance de la Fédération de Russie en 1991. Trois appareils, dont l’appartenance n’a pas été communiquée, ont participé à cette opération, mais aucune précision n’avait été fournie, jeudi matin, sur les dégâts ou les victimes éventuels.

Ce dernier raid s’est produit quelques heures seulement avant l’expiration de l’ultimatum lancé, mardi, par la Russie pour exiger le dépôt des armes et la libération de tous les prisonniers, faute de quoi le président Boris Eltsine a menacé d’instaurer l’état d’urgence en Tchétchénie. Des journalistes sur place disent avoir vu des dizaines d’avions militaires russes débarquant, mercredi soir, des soldats et du matériel sur la base de Vladikavkaz, dans la République voisine d’Ossétie du Nord. Mercredi, deux avions de combat Sukhoï 27 avaient de nouveau bombardé l’aéroport militaire de Grozny, détruisant une dizaine d’appareils.

Malgré la persistance de cette situation très tendue, Moscou, qui soutient l’opposition tchétchène, a proposé, mercredi, des négociations de la dernière chance au président tchétchène, Djokhar Doudaev. Le premier ministre russe, Viktor Tchernomyrdine, a affirmé qu’il était ” prêt à tout pourparler ” avec le pouvoir indépendantiste ” pour éviter l’effusion de sang “.

Cette offre a été suivie par une déclaration du général Doudaev qui s’est dit prêt à engager immédiatement des pourparlers. De son côté, le président de la commission de défense de la Douma (chambre basse), Sergueï Iouchenkov, a quitté Moscou jeudi matin pour Grozny, à la tête d’une délégation parlementaire pour tenter d’obtenir la libération de militaires russes, faits prisonniers par les Tchétchènes lors des combats du week-end dernier.

Par ailleurs, l’ancien président lituanien Vytautas Landsbergis et le président de la République caucasienne russe d’Ingouchie, Rouslan Aouchev, ont chacun proposé leur médiation entre Grozny et Moscou. M. Landsbergis a déjà exprimé sa sympathie à l’égard du général Doudaev, un ancien général de l’armée rouge qui avait refusé à l’époque soviétique d’intervenir contre des manifestations indépendantistes baltes. _ (AFP, Reuter.)

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