A quatre jours du référendum sur la Constitution, pour lequel la nécessaire participation de 50 % des inscrits s’annonce difficile, Boris Eltsine s’est rendu dans le Caucase du Nord, où se trouvent sept des vingt et une ” Républiques ” ethniques de la Fédération. Il y a réuni leurs dirigeants et obtenu qu’ils condamnent les appels des mouvements nationalistes locaux à boycotter le référendum et les élections législatives. Mais la réunion ” ne fut pas facile “, comme l’a reconnu succinctement l’agence Tass. La région est en effet la plus troublée de Russie, avec plus de dix mille militaires déployés dans la zone du conflit entre Ossètes du Nord et Ingouches, aux portes de la République tchétchéne, la seule en Russie à avoir expulsé l’armée russe de son territoire. M. Eltsine ” a reconnu la nécessité de prendre sous contrôle le chemin de fer qui passe par la Tchétchènie, pour mettre un terme aux actes de banditisme contre les trains “, selon Tass _ une formule rappelant la méthode utilisée pour reprendre le contrôle de la Géorgie, plus au sud. Et il a ” ordonné au Conseil de sécurité russe d’examiner immédiatement le tracé et le renforcement de la frontière avec la Tchétchénie pour la rendre imperméable “.

M. Eltsine a aussi promis de promulger un oukaze, mais seulement ” au lendemain des élections “, sur le retour en Ossétie des réfugiés ingouches (dont des centaines ont été tués il y a un an, y compris par les chars russes ” d’interposition “). Enfin, concernant les régions russes du Kouban, de Stavropol et du Don, jouxtant le Caucase du Nord et où affluent les réfugiés, qui étaient aussi représentées à la réunion tenue à Naltchik, M. Eltsine a ” accepté de [leur] rembourser d’urgence les milliards de roubles dus pour le blé qu’elles ont vendu à l’Etat “.

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