Le président tchétchène, Djokhar Doudaev, a appelé, jeudi 12 novembre, ses concitoyens ” à expulser par la force les troupes russes de la République “, lors d’une intervention à la télévision locale. Les troupes russes s’étaient en effet déployées à la frontière _ contestée _ entre la Tchétchénie (qui s’est autoproclamée indépendante) et l’Ingouchie (membre de la Fédération de Russie), après être entrées, mardi, dans cette dernière République, soumise à l’état d’urgence après des affrontements qui se sont produits plus à l’ouest entre Ingouches et Ossètes. En vertu d’un accord conclu, mercredi, sur un tracé de la frontière contesté, les troupes russes devaient opérer un retrait, mais elle ne l’ont finalement pas fait, en raison d’une ” concentration de forces et de blindés tchétchènes ” dans cette zone, a annoncé, jeudi, le gouvernement russe. M. Doudaev a qualifié cette suspension de ” perfidie ” en dénoncant ” l’agression de la Russie contre l’Etat tchétchène souverain “. Alors que des accrochages se poursuivaient en Ossétie du Nord _ où l’on compte des centaines de morts depuis deux semaines, notamment parmi les Ingouches que les Ossètes veulent expulser, _ M. Sergueï Chakhraï, jeune juriste nommé par le président Eltsine administrateur de l’état d’urgence, est arrivé, jeudi, dans la région. Il doit notamment régler la question quasi insoluble des milliers de réfugiés ingouches chassés d’Ossétie, avec des ” pouvoirs de coordination ” s’étendant sur tout le Caucase du nord à l’ouest de la Tchétchénie et, au nord, sur les régions de Krasnodar, Stavropol et Rostov (sur le Don). _ (AFP.)