Le score montre qu’une partie des Russes, qui formeraient 42 % de la population, a également voté ” oui “, confiants dans l’assurance donnée par les ex-communistes qui dirigent le Tatarstan qu’ils n’avaient pas l’intention de rompre les liens avec la Russie. Dans la capitale, Kazan (prise au Khanat tatar par Ivan le Terrible en 1552), comme dans les centres industriels, la population, majoritairement russe, a cependant voté contre l’Etat souverain. Un des dirigeants nationalistes tatars, M. Marat Moulioukov, a déclaré, dimanche, à la presse que ” l’autodétermination, c’est l’indépendance ” et que le président tatar, M. Mintimer Chaymiyev, devait maintenant l’appliquer. ” S’il ne le fait pas, a-t-il estimé, il devra démissionner. ”
Le gouvernement du Tatarstan a récemment refusé (de même que la petite République tchétchène du nord du Caucase) de parapher le traité de la fédération, définissant les rapports entre Moscou et les régions et Républiques de la fédération de Russie, dans des termes proches du ” traité de l’Union ” qui n’a jamais vu le jour au niveau de l’ex-URSS. M. Lozovoï a réaffirmé que le Tatarstan n’avait pas l’intention de signer le traité de la fédération mais de conclure un accord séparé avec Moscou définissant les attributions de chaque gouvernement. Le cabinet du président Boris Eltsine a annoncé, dimanche, sans explication, que la signature du traité de la fédération, prévue pour le 25 mars, avait été repoussée au 31 mars. _ (AFP, Reuter.)