Les combats se sont apaisés, mercredi 25 décembre, en fin de journée, à Tbilissi. Après quatre jours d’affrontements avec les forces du président Zviad Gamsakhourdia, les troupes dissidentes de la garde nationale, alliées à celles de l’opposition armée, se sont retirées des abords du Parlement, dans lequel est retranché le président depuis dimanche. Selon l’agence Tass, trente-trois personnes ont été tuées et deux cent six autres blessées depuis le début des affrontements. Des sources progouvernementales affirment que des volontaires de différentes régions de la République, fidèles à M. Gamsakhourdia, sont en train de se regrouper. Près de trois mille partisans du président ont manifesté, mercredi, sur le campus de l’université de la capitale.

Des échanges de tirs sporadiques à l’arme automatique se sont poursuivis mercredi dans le centre de Tbilissi, mais les belligérants semblaient avoir renoncé à l’artillerie. Contrairement aux jours précédents, il n’y a pas eu de détonations d’armes lourdes. Il semble que les forces loyales au président Gamsakhourdia aient profité de cette accalmie pour se regrouper dans la capitale et autour d’autres villes de la République. Des proches du président, élu à une majorité écrasante en mai, ont affirmé que des volontaires armés se sont rassemblés à Kutaisi, à 160 kilomètres à l’ouest de Tbilissi, et se préparent à gagner la capitale dans un jour ou deux. Selon ces mêmes sources, un détachement des troupes géorgiennes déployées dans la région de l’Ossétie du Sud avaient déjà pris position aux alentours de Tbilissi.

Le président russe, M. Boris Eltsine, a indiqué le jour de Noël qu’il retirait de Géorgie toutes les forces relevant du ministère de l’intérieur ainsi que les unités de l’armée rouge. Mais le porte-parole du président tchétchène a affirmé, mercredi, que des ” conseillers militaires ” soviétiques aident l’opposition, menée par l’ancien premier ministre, Tenguiz Sigoua, et estime que les affrontements à Tbilissi sont un coup d’Etat de Moscou contre le président Gamsakhourdia. Le président tchétchène, un ami personnel de son homologue géorgien, a envoyé mercredi des émissaires à Erevan et à Bakou pour leur demander d’intervenir afin de mettre un terme au conflit. ” C’est Moscou qui dirige le putsch militaire à Tbilissi, a-t-il déclaré. Dans le cas où ce putsch réussirait, le même destin attend l’Arménie et l’Azerbaïdjan. ”

Retranché dans les sous-sols du Parlement, le président géorgien a lancé un appel à l’aide aux pays occidentaux, mercredi, alors que M. Boris Eltsine rejetait la demande d’adhésion de la Géorgie à la nouvelle Communauté d’Etats indépendants. _ (AFP, Reuter.)

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