Le scrutin se déroulait dans une certaine confusion, les gardes armés indépendantistes assurant la ” protection ” des bureaux de vote dans la capitale Grozny, alors qu’ailleurs des bus servaient de bureaux de vote itinérants et que certains villages étaient bloqués par les anciennes autorités légales. Les Ingouches (11 % de la population) n’ont pas participé au vote : ils veulent rester au sein de la Fédération de Russie, dans l’espoir de récupérer leurs terres données par Staline _ lors du retour de ces ” peuples punis ” déportés en Asie centrale _ à l’Ossétie voisine. Mais les Ingouches restent solidaires des Tchétchènes face aux Russes, et beaucoup soutiennent le général Doudaev, le leader tchétchène qui devait devenir le président élu à l’issue du scrutin de dimanche, ” illégal ” selon les autorités russes. _ (AFP.)
Premier défi à l’intégrité du territoire de la Fédération de Russie, des élections générales ont été organisées, dimanche 27 octobre, dans l’ex-République autonome de Tchétchéno-Ingouchie (le Monde du 26 octobre). Le président russe Boris Eltsine avait condamné ces élections, que les Tchétchènes _ près d’un million de personnes dans cette République qui en compte 1,3 million _ voient comme une première étape vers l’indépendance, puis vers une confédération des peuples montagnards du Caucase du Nord, soumis par les Russes après deux siècles de guerres.