Une des anciennes Républiques autonomes qui se partagent le territoire montagneux du nord du Caucase dépendant de la Fédération de Russie, celle des Tchétchènes-Ingouches, est en état de rébellion ouverte : des barricades sont érigées dans sa capitale Grozny (375 000 habitants en 1979), le centre-ville est bloqué par des gens en armes qui ont pris, mercredi 9 octobre, le contrôle de la télévision locale, des bâtiments du Conseil des ministres et du KGB, les transports en commun ne fonctionnent plus et les renforts de police amenés pour réprimer une mutinerie dans la prison, où quelque deux cents détenus ont décidé, selon Tass, de ” rejoindre les rangs de la garde nationale tchétchène “, ont été encerclés par la population qui les a obligés à donner leurs armes aux détenus…
Selon l’agence Tass, le Parlement russe a décidé d’envoyer un groupe de députés dans cette République autonome, en ébullition depuis le putsch manqué du 19 août et peuplée d’environ 1,3 million de musulmans, les Tchétchènes étant plus nombreux que les Ingouches. Le chef d’une formation nationaliste, le Congrès national tchétchène, M. Djokhar Doudaiev, général mis à la retraite à l’âge de quarante-cinq ans, y aurait pris le contrôle d’une formation armée et renversé le pouvoir local.